Cabinet Conseil – Restructuration

Ce cabinet de conseil de forte notoriété exerce des activités de conseil et de formation, Le CA annuel est voisin de 4 m€.

Origine des difficultés :

L’année 2011 a été conclue par un résultat net positif et une croissance de plus de 15 % par rapport à 2010.
Les prévisions pour 2012 étaient une progression de  CA de 15%  s’appuyant sur la notoriété et l’expertise confirmée de ce cabinet ainsi que le lancement de nouvelles offres

Plusieurs phénomènes ont contrarié la réalisation des perspectives :

  • la réduction des budgets liés aux incertitudes économiques coté client et un certain attentisme lié aux périodes électorales,
  • le départ de quelques consultants « sénior » qui a eu pour effet de réduire les performances économiques de l’activité consulting.
  • Le  lancement des formations très pointues qui a nécessité des dépenses importantes
  • La mise en place des procédures de qualification OPQF et labellisation CNIL.

En réalité  total l’année 2012 a été conclue avec un CA en recul 10 % et un résultat net négatif de 20%. Le résultat négatif provient principalement de l’augmentation de la masse salariale et de l’investissement dans les formations nouvelles mais également des dépenses de publicité et communication.

Le niveau de fonds propres important a été absorbé par la perte.Pour faire face aux difficultés de trésorerie, le dirigeant a réalisé un apport en compte courant significatif en 2012.

Dès que des prévisions d’activité pour 2013 ont été établies, il est apparu la nécessité d’adapter les charges de personnel aux prévisions d’activité. 
La société ne dispose par des fonds nécessaires à l’exécution de ce plan de licenciement (nécessité de régler au départ du salarié : les indemnités de licenciements, les soldes de congés et les trois mois de préavis).

La société a constaté qu’elle n’avait plus la capacité de payer

  • l’URSAFF (seule la part salariale a été réglée),
  • les salaires du mois de mars 2013,
  • la TVA (non réglée en mars),
  • une partie  de ses fournisseurs.

Situation cible

L’objectif est de

  • revenir dans une situation d’équilibre financier (charges adaptées au niveau des revenus)
  • de régulariser le passif : Fournisseurs/TVA/salaires alors que la trésorerie est a zéro et que les actionnaires ne peuvent plus suivre.
  • se doter d’outils de gestion plus adaptés afin d’anticiper puis d’éviter ce type de situation

Mise en oeuvre

Pour faire à cette situation, la société a décidé de se déclarer en cessation paiement en mars 2013.

La situation a été bien comprise par le tribunal de commerce qui a autorisé la société à passer en situation de redressement judiciaire. Ceci permet notamment

  • de geler le passif constaté ( TVA /fournisseurs  mais surtout salaires de mars et éventuels licenciements d’adaptation de périmètre)

Pendant cette période de RJ le dirigeant est assisté par un administrateur judiciaire qui contrôle toutes les dépenses et les décisions importantes.

Les salaires en retard ont été réglées par le fond de garantie des salaires, cette dette au fond de garantie est une créances super-privilégiée du passif.

Parallèlement des outils de gestion précis ont été mis en place. Il s’agit outils simples de gestion à base de tableaux «excel» :

  • le budget de recettes et de dépenses mensuelles,
  • le suivi sur une base mensuelle : des prévisions commerciales, du carnet de commande, des prévisions de facturation et de la trésorerie.

Autres mesures

Il a été mis fin à trois CDI en période d’essai. Ces embauches correspondaient à un scénario de croissance qui ne correspond plus à la réalité offerte par le marché.

Sous traitance complète au cabinet d’expert comptable de la paye et la comptabilité afin de concentrer l’assistante de gestion sur les tableaux de bord 
de prévision et de pilotage de l’activité.

Conclusion

La phase de redressement judiciaire s’est déroulée conformément aux prévisions d’activité. Grâce à la réduction des charges la trésorerie s’est maintenue positive.

Après 9 mois de période d’observation, le tribunal a accepté le plan de continuation proposé par la société.

La société  retrouvé sa rentabilité d’exploitation, les dettes issues du RJ ( TVA, Fournisseurs, fond de garantie des salaires) sont remboursées sur plusieurs années.

La société est désormais dotée d’outils de gestion et de modes de management associés qui lui permettent de suivre sa situation financière en temps réel et d’identifier les éventuels dérapages.

Le dirigeant a retrouvé toute son autonomie dans la gestion de la société, il est engagé sur un plan pluri annuel de remboursement du passif qui est suivi par un commissaire au plan.